Un pelotón de verdugos persigue
A los
jazmines que danzan con la brisa
Libaneses,
palestinos. Humanos
Se les
mueren los soles en los párpados
Tienen
horizontes cortados con tijeras
Se
alimentan de llantos succionados
Y en el
alma acunan una paloma muerta
La savia los
repele y la muerte los saquea
Tienen
vedados todos los firmamentos
La plegaria
a un dios ensordecido surca sus jirones
Y Tánatos
vence en cada batalla a Eros
Las
campanas no tañen ángelus de pétalos
Los
campanarios despavoridos silban esqueletos
Como fuegos
artificiales el Poder juega misiles
Que
estallan los fragores de bombardeos y de huesos
Y ellos
mueren abortando, tal flor antes de ser nacida
Pero qué,
qué hago yo con mi sola voz que brama
Millones de
estrellas suicidan mis mejillas
Mientras mi
alma cruza las galaxias de cedros
Para que el
universo abreve nidos en cálices
Por ramos
de piececitos de bebés bien nutridos
Por un
cielo que dirija la orquesta del coro de ángeles
Y una cama que por el mar
navegue jazmines, a la paz.
Paris, 18 de julio de 2006 - © En mi poemario «Orage/Tempestad» - París 2009
«Jasmins
et bourreaux»
Cristina
Castello
Un peloton de bourreaux poursuit
Les jasmins qui dansent avec la brise
Libanais, Palestiniens, Humains.
Les soleils se meurent sur leurs paupières
Leurs horizons sont tranchés aux ciseaux
Ils se nourrissent de pleurs ravalés
Et dans leur âme ils bercent une colombe morte.
La sève les repousse et la mort les saccage
Tous les firmaments leur sont défendus
La prière vers un dieu devenu sourd sillonne leurs
haillons
Et à chaque bataille Thanatos l’emporte sur Éros.
Les cloches ne sonnent plus des angélus de pétales
Les clochers épouvantés sifflotent des squelettes.
Tels des feux d’artifice le Pouvoir lance des missiles
Qui se brisent dans un fracas de bombes et d’ossements.
Et ils meurent en s’avortant, telle une fleur avant
d’être née
Mais quoi, que fais-je avec ma seule voix qui brame.
Des millions d’étoiles suicident mes joues
Pendant que mon âme traverse les galaxies de cèdres
Pour que l’univers s’abreuve dans des nids-calices
Pour des bouquets de petits pieds de bébés bien nourris
Pour un ciel qui dirige l’orchestre d’un chœur d’anges
Et un lit qui fasse naviguer les jasmins sur les mers,
vers la paix.
Paris, 18 juillet
2006
In «Orage/Tempestad» - Paris 2009
Obra: Miguel Ocampo