Toujours la résurrection
« Tout est changé, changé du tout au tout :
Une beauté terrible est née
»
William Butler Yeats
«
Chorégraphie de cendres » est une plaidoirie contre tout ce qui tue la vie.
C'est
résistance, au cœur de l'hécatombe qui secoue la Terre.
La
résistance comme celle de Prométhée
face au supplice.
Supplice de mère :
Supplice de mère :
Douleur
sèche
Douleur animale
Pleur de la Divinité
Douleur animale
Pleur de la Divinité
Pour
Fabrice, le fils qui est parti en
2009 vers une étoile.
Fabrice
et Françoise, non pas seulement une mère et un fils, mais deux identités en communion :
« Je
regarde le ciel
nuages mouvants filants _____ s'étirant
symphonie inachevée
bleus et blancs chavirés
quand retentissent ces gris qui m'assourdissent
Je cherche
Un sens à cette existence
insensée cadence »
«
Chorégraphie de cendres » n'est pas un chant au malheur puisque dans les strophes les plus douloureuses, scintille la
sève vitale.
Poésie
en « ligne droite » qui devient ellipse, courbe, spirale, tour, au sein même
des régurgitations de la haine des criminels du monde :
« Dénoncer
la haine la guerre meurtrière
Le
poète jugé fou ou rebelle
a
ordre de se taire
on
le condamne à faire danser insouciance et légèreté
par
les tyrans chorégraphie imposée
danse
macabre pour la Muse esseulée »
Beauté terrible et terrible
Beauté.
Étonnement,
fureur, quand les sirènes hurlent aux crimes; ou quand la rage de
la planète éclate à cause des morsures de
l'homme. Ce n’est certes pas facile pour
notre poète aux mains ouvertes à l'amour, d’accepter
que «cela» soit- aussi - la «condition
humaine».
Et
peut-être est-ce la raison de toujours de la résurrection :
«Et pourtant... vivre »
Mort et résurrection, oui.
Chaque
page est un stylet qui déchire la noirceur : l'horreur.
Parce qu'il y a
aussi, l'océan et ses déferlantes; la musique, la
peinture et les arts.
Parce
que il y aussi la Nature des cocons s’éveillant ; mais aussi et surtout, le sens de la vie comme une transcendance; mais encore des dieux grecs, des artistes et des géographies;
et le fanatisme et Abel et Caïn ... et le pardon et la compassion.
La
tension entre le prosaïque et l’Azur. Entre le terre à terre et le sublime;
entre la finitude et l'Absolu...
Tout
atteint ses
sommets et ses abîmes presque simultanément; Beauté terrible et terrible Beauté, sont protégées par une grande
tendresse:
« Au
fil des saisons du ciel
j'écoute
scintiller la Voie lactée
étoiles
pétillantes d'un ballet lunaire interstellaire
Luna
luna de tous les astres la plus mystérieuse
tu
recueilles les pleurs de l'absence
tu
inspires aux amants les plus tendres émotions
et
des poètes tu deviens Muse
On
te dit parfois maléfique __ Moi qui cherche
je
te sais de mes nuits confidente »
Mort et résurrection,
oui.
Synthèse
des contraires, porte qui s’ouvre et porte qui se ferme.
L’insaisissable et le profane …
L’insaisissable et le profane …
Le Pouvoir et la
carence d’êtres arrachés de toute forme d'existence
digne.
Vie qui appelle la vie et mort qui sème la mort : Syrie, Irak, Grèce, Afghanistan… En France : «…A l'orée il y eut Charlie/Au crépuscule rougeoyant ce fut le Bataclan/
Vie qui appelle la vie et mort qui sème la mort : Syrie, Irak, Grèce, Afghanistan… En France : «…A l'orée il y eut Charlie/Au crépuscule rougeoyant ce fut le Bataclan/
Le sang déversé…». La peste
brune:
«
la
terre ruissela rouge du sang répandu par les rues
En
Europe ______ en France surtout
la
peste brune déferle en vagues bleu marine
sur
nos fragiles dunes »
«
Qu'est-ce que une feuille de papier ? /
C'est quelque chose que tu ne peux pas tourner/jusqu’à en tirer
la dernière ligne de toi même », dit une poésie russe d'auteur anonyme.
Bienvenu
«Chorégraphie de cendres», bataille
entre Éros et Thanatos, qui se résout par la foi finale en une destinée.
C'est
la dernière ligne de l'âme de Françoise Ruban.
« Célébrer
le point du jour
lueurs
magiciennes de l'aube
instant
d'amour et de paix
Les
mots chantent »
Cristina Castello, 21/09/2017
«Chorégraphie de cendres»
©maquettes
by association gens du monde
Éditeur
: Gens du monde(association loi 1901)
ISBN
978-2-919521-38-8
SIRET
: 521 903 294 000 10
©Droits
réservés éditions épingle à nourrice
15 €
Image prise du site de Françoise Ruban
L’AUTEURE
Françoise Ruban est née en Bourgogne (France). Son
père
cheminot, sa mère employée, ses racines paysannes et
ouvrières,
n'auraient jamais dû, en ces années d'après-guerre, la
conduire à des études universitaires. Mais l'amour et
la générosité
sans bornes de son parrain modifièrent un destin déjà
tracé. Une scolarité ouverte sur la vie et le monde au
Lycée de
Montgeron, lycée-pilote fondé par Alfred Weiler dans
l'immédiat
après-guerre, un homme exceptionnel avec des
professeurs
à son image.
Puis c’est une année d'hypokhâgne au Lycée Fénelon à
Paris,
et une licence de Lettres à la Sorbonne. C'est alors
que Françoise
Ruban se passionne pour la littérature russe, la
poésie,
découvre le cinéma d'Art et d’essai, le jazz, les
petits bistrots
où l'on refait le monde !
Le Quartier Latin, fascinant et riche de découvertes
et de
rencontres, l'amènera plus d'une fois à sécher les
cours ! Par
nécessité puis par choix et conviction forte,
Françoise Ruban
devient professeur de Lettres en lycée professionnel,
heureuse
de transmettre sa passion à des jeunes gens issus de
milieu
modeste et souvent en difficulté.
Le goût de la lecture, de l'écriture, de l'Art, ne la
quittera
jamais.
En 2009, le décès injuste, cruel et inacceptable de
son fils
Fabrice, renforce en elle l'amour de la poésie. Une porte ouverte
sur une seconde vie...