jueves, 2 de julio de 2020

«Jazmines y verdugos» por Cristina Castello (castellano-Français)

Un pelotón de verdugos persigue

A los jazmines que danzan con la brisa

Libaneses, palestinos. Humanos

Se les mueren los soles en los párpados

Tienen horizontes cortados con tijeras

Se alimentan de llantos succionados

Y en el alma acunan una paloma muerta

La savia los repele y la muerte los saquea

Tienen vedados todos los firmamentos

La plegaria a un dios ensordecido surca sus jirones

Y Tánatos vence en cada batalla a Eros

Las campanas no tañen ángelus de pétalos

Los campanarios despavoridos silban esqueletos

Como fuegos artificiales el Poder juega misiles

Que estallan los fragores de bombardeos y de huesos

Y ellos mueren abortando, tal flor antes de ser nacida

Pero qué, qué hago yo con mi sola voz que brama

Millones de estrellas suicidan mis mejillas

Mientras mi alma cruza las galaxias de cedros

Para que el universo abreve nidos en cálices

Por ramos de piececitos de bebés bien nutridos

Por un cielo que dirija la orquesta del coro de ángeles

Y una cama que por el mar navegue jazmines, a la paz.


Paris, 18 de julio de 2006 - © En mi poemario «Orage/Tempestad» - París 2009


«Jasmins et bourreaux»

Cristina Castello

Un peloton de bourreaux poursuit

Les jasmins qui dansent avec la brise

Libanais, Palestiniens, Humains.

Les soleils se meurent sur leurs paupières

Leurs horizons sont tranchés aux ciseaux

Ils se nourrissent de pleurs ravalés

Et dans leur âme ils bercent une colombe morte.

La sève les repousse et la mort les saccage

Tous les firmaments leur sont défendus

La prière vers un dieu devenu sourd sillonne leurs haillons

Et à chaque bataille Thanatos l’emporte sur Éros.

Les cloches ne sonnent plus des angélus de pétales

Les clochers épouvantés sifflotent des squelettes.

Tels des feux d’artifice le Pouvoir lance des missiles

Qui se brisent dans un fracas de bombes et d’ossements.

Et ils meurent en s’avortant, telle une fleur avant d’être née

Mais quoi, que fais-je avec ma seule voix qui brame.

Des millions d’étoiles suicident mes joues

Pendant que mon âme traverse les galaxies de cèdres

Pour que l’univers s’abreuve dans des nids-calices

Pour des bouquets de petits pieds de bébés bien nourris

Pour un ciel qui dirige l’orchestre d’un chœur d’anges

Et un lit qui fasse naviguer les jasmins sur les mers, vers la paix.

 

 

Paris, 18 juillet 2006
In «Orage/Tempestad» - Paris 2009

Obra: Miguel Ocampo


1 comentario:

Anónimo dijo...

Belleza total